lundi 30 mars 2009

Martyrs, c'est pourrir un peu...

...comme disais le sage chinois Xin Tia Wu Piong Tan Li Minh Tang (mais ses potes l'appelait Bill, ou Connard).
Pas facile pour moi de parler de ce film, tant il m'a laissé sans avis tranché (ah !), du moins pas avant que quelques jours ne soient passés et que j'aie décidé de ne plus me torturer (ah ah !) avec ça.
Alors commençons par le plus évident, c'est-à-dire la réputation du film en terme d'effets traumatisants. Bon alors c'est vrai que c'est pas le film le plus poilant que j'aurais vu cette année, à moins de rire comme un gosse de 12 ans qui va voir "le Jour des Morts Vivants" au cinéma (Yoyo, do you remember ?).
Malgré tout, il me semble avoir déjà vu des films plus traumatisants que celui là, même s'ils n'étaient pas français et c'est peut-être ça qui fait la différence dans le monde de la critique hexagonale (tiens, c'est le mot de la semaine à placer, un point pour moi).
Attention, ne me faites pas écrire ce que je n'ai pas écrit, c'est pas non plus la Revanche des Bisounours et je le déconseille aux âmes sensibles (aux tapettes, quoi). Mais, et c'est pour moi une des grandes qualité du film, la violence y est essentiellement agricole (ou psychologique, je sais jamais...), et très peu graphique.
Pas de flots de sangs, pas de scène de torture gore ; non, ce qui est montré et qui à mon avis fait bien plus effet, ce sont les conséquences, psychologiques (ou agricoles...) et physiques de la torture sur une personne. Dans la première partie du moins, les sévices subis par les victimes sont laissés à l'imagination du spectateur dont on sait qu'elle sera toujours plus perverse et dégénérée. Mais finalement, Laugier recentre le sujet sur l'essentiel, c'est à dire la personne, humaine, son ressenti, sa souffrance même à postériori.
En ce qui concerne le jeu des acteurs et la réalisation, je les ai trouvé assez bon, meilleurs bien sûr que dans la grande majorité des productions hexagonales (deux points). J'ai été terrifié par certains passages de la première partie, que je trouve la plus efficace.
Dans l'ensemble, Martyrs est donc à mon humble avis (mais c'est de ça qu'il s'agit, z'avez pas lu le titre du blog ?) un bon film, voire un très bon dans la pauvreté cinématographique de notre pays ("Bienvenue chez les cons").
De là a en faire un chef d'oeuvre ou même le meilleur film de 2008, il y a un pas que je ne franchirai pas, au risque de marcher dans une caca de chien (phrase rajoutée dans le seul but de faire rire mon fils ainé).
Premier défaut à mon sens, les pièces ne sont pas assez hexagonales (quoi ? Y compte pas celui-là ? pffff !).
Premier défaut, donc, le passé, l'histoire commune des deux "héroïnes" qui n'est pas assez développé à mon goût. Certes, il est louable de vouloir être efficace et d'ainsi entrer rapidement dans le vif du sujet, mais du coup j'ai eu du mal au début à m'approprier ces personnages, a ressentir de l'empathie pour elles. Dans le même esprit, l'histoire d'amour (à presque sens unique) entre elles aurait gagné à être développée en amont, tant j'ai trouvé que c'était un thème intéressant, débouchant sur certaines des scènes les plus émouvantes du film.
Second défaut : la fin. Non pas que ça me gêne qu'il y ait un aspect mystico-ésotérique dans un film, même si je n'y comprends rien. Après tout j'ai adoré des fillms comme 2001, The Fountain ou Shreck. Mais là, en l'occurence, je suis resté devant le générique de fin en me disant "What's the fucking point ?" (pour les non anglophones, "Diantre, quel est donc l'objectif de ce coquinailloux de réalisateur ?").
C'est peut-être une question d'intelligence, mais avec moi, le "sujet de reflexion" n'est pas passé (un indice : à la fin du film je me suis aussi dit "Ouais, c'est pas faux"). Comme je le disais, j'ai vu d'autres films avec des fins carabistouillées, mais qui, au moins par les émotions qu'ils procuraient, laissaient des pistes de réflexion. La dernière partie de Martyrs m'est apparue trop froide, trop distanciée pour justement me procurer ces émotions sinon "explicatrices", du moins "indicatrices".
Bon, comme je finis par le négatif, je tiens quand même à le redire, Martyrs est un putain de bon film, qui prend au tripes et qui ne peut laisser indifférent. Mais pour moi, il ne mérite pas les superlatifs qu'ont pu lui donner, entre autres, les gars de Fou Film ; il aurait surtout mérité plus de spectateurs, en tout cas beaucoup plus que les soit disant "films" issue de la production hexagonale (je finis avec trois points, score à battre) et que tout les neuneus éduqués par Pernaud vont voir tel une masse moutonnante en buvant un coca.
Tiens, j'm'en vais ré-écouter Jean Meyrand, moi...

samedi 21 mars 2009

Sang vrai

Bon, en fait, il parait qu'il faut prononcer Trou bloudeu, mais après tout, on est en France et je milite pour une traduction littérale de tous les titres américains, pour les films comme pour les séries.
C'est vrai quoi, ça a quand même plus de gueule de regarder un épisode de "Perdu", d'aller au cinéma voir "Sous monde 3" ou de se refaire le DVD de "Mâchoires".
Avec ça, mon premier article aurait été ma critique de "Hommes montre" : là au moins, tout le monde aurait compris le titre.

Mais je m'égare (du nord) et j'en reviens donc à sang vrai.
Une série qui avait tout pour m'attirer dès le départ puisque parlant de vampire, diffusée sur HBO et créée par Alan Ball (oserais-je dire Alain Couille ?), le papa de "Six pieds sous terre" et le scénariste de "Beauté américaine" (et oui, je comptais pas m'arrêter là...).
Autant le dire de suite, j'ai pas été déçu du voyage...

Le "lancement" pour commencer(c'est comme ça que Gougleu me traduit pitch...) :
les japonais ayant "inventé" un substitut du sang permettant aux vampires de se nourrir sans tuer, ces derniers ont décidé de se montrer au grand jour.
L'un d'eux vient s'installer dans une petite ville du vieux sud américain, où vit aussi la jeune et jolie Sookie Stackhouse. Elle aussi à une particularité : elle peut lire dans les esprits, un don qui est pour elle une malédiction. Va-t-elle succomber au charme de son ténébreux nouveau voisin ? (en fait oui, c'est assez évident dès le début donc pas besoin de vous faire mariner dans la saumure plus longtemps).

D'autres protagonistes intéressants entrent rapidement en jeu dans le récit, chacun avec ses secrets, ses qualités et ses faiblesses. On pouvait s'y attendre avec Alan Ball, la galerie de portrait proposée est détaillée et si dans un premier temps les personnages paraissent archétypaux (non, non, promis, pas besoin de traduire, c'est du français), on découvre peu à peu leur profondeur et subtilité.

L'histoire en elle même ne s'arrête pas (très loin de là), à une simple histoire d'amour "inter raciale" (quoique j'en vois qui veulent uniquement savoir qui, dans ce couple va sucer l'autre en premier, petits pervers) : en effet, une série de meurtres sauvages bouscule le quotidien de cette bourgade, faisant ressortir les instincts les plus bas chez quelques protagonistes. On imagine bien que la confrontation "vieux sud traditionnaliste" - "monde vampirique décadant" va faire des étincelles...
A cela s'ajoute l'intérêt d'en apprendre davantage sur la société des vampire, comment elle est organisée, etc. Enfin, on se rendra compte bien vite que les vampires ne sont pas la seule manifestation surnaturelle qui peuple ce monde...

Bref, mystère et romance sur fond de sexe et de violence. Série HBO oblige, la censure est ici minimale, même si on ne va pas jusqu'au gore (enfin, c'est peut-être moi qui suis mal habitué). En tout cas, à ne pas regarder tant que les enfants ne sont pas couchés, sauf si vous prévoyez une carrière de tueur psychopathes pour vos gosses, auquel cas cela peut faire un bon début de formation.

Pour finir, parlons technique (deux qui la tiennent, trois qui la...).
La série est assez bien réalisée, les décors font couleur locale (je sais pas si ça a vraiment été tourné en Louisiane, mais ça le fait), bref, c'est pas cheap (ah merde, un mot anglais ! satan, sort de mes doigts !). Encore que c'est loin d'être le meilleur maquillage de vampire qu'on aie vu.
Le casting lui, est parfait, beaucoup de personnages ayant la "gueule" de l'emploi. Ressort bien sûr la très mimi Anna Paquin, (la rogue des films X-men pour ceux qui connaissent pas), parfaite dans ce rôle de jeune fille un peu naïve mais qui garde les pieds sur terre (!) et qui sait ce qu'elle veut. Enfin, la musique n'est pas en reste (notamment le titre du générique, que j'adore).

Bref, je me suis enfilé la première saison en quelques jours, quitte à me coucher tard parfois, pourtant je me disais "après les vampires, au pieu !" (allez, avouez que vous attendiez que je la fasse celle là) et j'attends la suivante avec impatience.

Faut dire qu'à la fin du dernier épisode, il y a un super crochet-falaise...

samedi 14 mars 2009

Des milliards de tapis de cheveux

Si je vous parle de ce livre alors qu'il y a assez longtemps que je l'ai lu, c'est parce qu'il tient une grande place dans mes aventures livresques.

Un petit mot sur l'auteur tout d'abord. Andreas Eschbach a la particularité d'être allemand, fait assez rare dans un genre littéraire dominé par les anglo-saxons et qui démontre de son talent, du fait qu'il se soit imposé comme un auteur reconnu.

Auparavant, j'avais déjà lu un autre de ses ouvrages, "Jésus vidéo". Ce dernier, un récit plutôt dans le genre aventure épique, m'avait enthousiasmé et donc donné envie de lire encore cet auteur.

Pour autant, on est ici dans un genre totalement différent.

Première particularité : le livre est constitué de plusieurs parties qui ne sont liées par aucun personnage principal et semblent au premier abord indépendantes.

L'histoire commence sur une planète à la technologie arriérée, qui n'a même plus conscience de faire partie d'un immense empire galactique qui se dévoile peu à peu dans la suite.
De fait, cet empire est plusieurs fois millénaire et Eschbach sait nous le fait ressentir.
En effet, l'ensemble du récit est baigné d'une atmosphère de déliquescence, voire de nostalgie, très bien rendue.

On pourrait s'attendre alors à un texte un peu difficile à lire mais l'auteur, par ses personnages attachants et surtout par le mystère qu'il met en place sait nous tenir en haleine.

Ainsi, le lecteur découvre peu à peu le schéma d'ensemble de ce monde, jusqu'à l'explication finale de l'énigme principale, à la fois absurde et logique, qui remet tout le récit en perspective et le laisse sans voix (enfin, c'est ce qui c'est passé pour moi !). Un peu comme s'il découvrait une tapisserie en ne voyant tout d'abord que les fils, puis, reculant au fur et à mesure, qu'il finissait par en embrasser le motif d'ensemble. Et paradoxalement, ce n'est qu'à ce moment qu'il en comprend la trame intime.

Vous l'aurez compris, c'est pour moi un des meilleurs livres que j'ai lu, attachant, passionnant, submergeant par les émotions qu'il procure. Le genre de bouquin auquel on pense encore des années après l'avoir lu, le genre que je ne peux que vous conseiller fortement !

lundi 9 mars 2009

Mandanda, Lloris, Carasso ...


Bon, donc, j'ai vu Watchmen mercredi dernier, le jour de sa sortie.
Tout d'abord, en marge du film, une grosse déception : alors que j'avais préparé minutieusement mon appareil photo, vérifié que les piles étaient chargées, etc., pas un seul grand roux déguisé en Laurie à l'horizon. Déjà, 80% des raisons qui m'avaient poussé vers le cinéma en moins...

Tant pis, au moins voyons le film et pénétrons dans la salle.
Deuxième surprise, alors que j'arrive pas spécialement en avance, la salle est quasiment vide: un couple et notre ami le mutant (spécial dédicace à Mélanie).
Je sens que Watchmen va pas être un succès faramineux en province à moins d'un méga bouche à oreille...

Avant que le film ne commence, je me suis conditionné : je sais que toute la bd n'a pu être casé dans un film, il va donc manquer forcément des scènes qui me tiennent à cœur.
J'avoue avoir peur des raccourcis malheureux à ce moment là.

Sur ce point, la première partie du film me rassure : l'essentiel semble y être y compris les scènes les plus hardcore. De plus, j'entre facilement dans le film, le rendu de l'époque et l'ambiance de fin du monde étant bien retranscrits.

Je ne suis pas un spécialiste aussi, pour moi, un film bien réalisé est un film dans lequel je me sens impliqué et qui me fait ressentir des émotions. De ce côté là, Watchmen le film est une réussite.
Le rythme est bon, on ne s'ennuie pas et j'en viens par moment à oublier totalement le comics.
Je pense qu'en tant qu'objet indépendant de son matériaux d'origine, Watchmen le film est réussi. Il n'y a finalement que peu de concession. Ce qui en fait justement un film à mon avis pas super facile d'accès et finalement très peu grand public.

Venons-en aux points négatifs.

Tout d'abord ceux sans liens avec la BD. Ils concernent surtout les acteurs, et plus précisément, celui qui joue Ozymandias. Je ne le trouve pas du tout adapté au rôle, il n'a pas la tête de l'emploi, ne faisant pas ressortir le coté super intelligent et ayant un air trop arroguant, alors que dans la BD, il fait, je trouve, plutot faux modeste. Enfin, dans la scène finale, je trouve que la réussite de son plan machiavélique ne lui procure pas une joie comme celle qui ressort dans le comics (on le voie les larmes à l'oeil) et que limite il s'en fout.

Pour les autres acteurs, j'ai été gêné par la voix et les intonations de Rorschach, mais il faudrait voir le film en VO pour avoir un avis objectif sur ce point. Quoiqu'il en soit, je n'ai pas ressenti le côté psychopathe du personnage.

Cette impression est renforcée par ce qui est pour moi l'aspect le plus négatif du film, à savoir le traitement de Rorschach. Il faut dire que c'est mon personnage préféré de la BD (je pense pas être le seul). Or, il me semble que les aspects les plus sombres de sa personnalités n'apparaissent pas dasn le film. Encore une fois, on ne sent pas sa folie, son aspect sans concession. Son passé, qui explique ce qu'il est devenu, n'est qu'efleuré. La partie avec le psy de la prison aurait mérité d'être approfondi : il passe trop facilement à la l'explication de ce qi à fait Rorschach.
Du coup, il me semble que l'on a du mal à comprendre sa réaction à la fin du film et qu'on ne ressent pas l'émotion qu'il faudrait quant à sa fin.
Bien sûr, comme dans toute adaptation forcément imparfaite, il faut accepter les choix, sans doute difficiles. Mais il est dommage qu'un de meilleurs aspect du comics soit passé à la trappe.

Enfin, je savais avant de voir le film que le plan d'Ozymandias avait été changé, l'attaque ET semblant peut-être trop irréaliste. De fait, on passe à quelque chose de certes moins "farfelu", mais qui du coup me semble trop fade.

Au final, j'ai surtout évoqué les points négatifs à mon sens, mais encore une fois, en tant qu'objet indépendant, Watchmen reste un très bon film. Quant aux défauts que je lui trouve, ils sont principalement du aux différences avec l'oeuvre originale, ce qui n'est pas étonnant vu sa réputation d'inadaptable.
Et puis, qualité importante, le film m'a donné envie de relire la BD...

Bon ben j'm'y mets

Ça y est, moi aussi je succombe à la mode des blogs.

A l'origine de cela, ma volonté de partager mes expériences multimédiatiques. La vie étant ce qu'elle est (famille, boulot, éloignement) on n'a plus forcément le temps d'échanger entre bons camarades sur ce qu'on a vu, lu ou entendu.
Aussi, c'est ici que je vous livrerai mes impressions, coup de cœur et coup de gueules, essentiellement, donc, sur ce que j'aurais lu et vu. Tout cela dans un but d'échange (j'attends vos commentaires) et aussi dans l'espoir de faire découvrir autour de moi des trucs sympa.
On va commencer par le film buzz du moment...

@+