
Pas facile pour moi de parler de ce film, tant il m'a laissé sans avis tranché (ah !), du moins pas avant que quelques jours ne soient passés et que j'aie décidé de ne plus me torturer (ah ah !) avec ça.
Alors commençons par le plus évident, c'est-à-dire la réputation du film en terme d'effets traumatisants. Bon alors c'est vrai que c'est pas le film le plus poilant que j'aurais vu cette année, à moins de rire comme un gosse de 12 ans qui va voir "le Jour des Morts Vivants" au cinéma (Yoyo, do you remember ?).
Malgré tout, il me semble avoir déjà vu des films plus traumatisants que celui là, même s'ils n'étaient pas français et c'est peut-être ça qui fait la différence dans le monde de la critique hexagonale (tiens, c'est le mot de la semaine à placer, un point pour moi).
Attention, ne me faites pas écrire ce que je n'ai pas écrit, c'est pas non plus la Revanche des Bisounours et je le déconseille aux âmes sensibles (aux tapettes, quoi). Mais, et c'est pour moi une des grandes qualité du film, la violence y est essentiellement agricole (ou psychologique, je sais jamais...), et très peu graphique.
Pas de flots de sangs, pas de scène de torture gore ; non, ce qui est montré et qui à mon avis fait bien plus effet, ce sont les conséquences, psychologiques (ou agricoles...) et physiques de la torture sur une personne. Dans la première partie du moins, les sévices subis par les victimes sont laissés à l'imagination du spectateur dont on sait qu'elle sera toujours plus perverse et dégénérée. Mais finalement, Laugier recentre le sujet sur l'essentiel, c'est à dire la personne, humaine, son ressenti, sa souffrance même à postériori.
En ce qui concerne le jeu des acteurs et la réalisation, je les ai trouvé assez bon, meilleurs bien sûr que dans la grande majorité des productions hexagonales (deux points). J'ai été terrifié par certains passages de la première partie, que je trouve la plus efficace.
Dans l'ensemble, Martyrs est donc à mon humble avis (mais c'est de ça qu'il s'agit, z'avez pas lu le titre du blog ?) un bon film, voire un très bon dans la pauvreté cinématographique de notre pays ("Bienvenue chez les cons").


Premier défaut à mon sens, les pièces ne sont pas assez hexagonales (quoi ? Y compte pas celui-là ? pffff !).
Premier défaut, donc, le passé, l'histoire commune des deux "héroïnes" qui n'est pas assez développé à mon goût. Certes, il est louable de vouloir être efficace et d'ainsi entrer rapidement dans le vif du sujet, mais du coup j'ai eu du mal au début à m'approprier ces personnages, a ressentir de l'empathie pour elles. Dans le même esprit, l'histoire d'amour (à presque sens unique) entre elles aurait gagné à être développée en amont, tant j'ai trouvé que c'était un thème intéressant, débouchant sur certaines des scènes les plus émouvantes du film.
Second défaut : la fin. Non pas que ça me gêne qu'il y ait un aspect mystico-ésotérique dans un film, même si je n'y comprends rien. Après tout j'ai adoré des fillms comme 2001, The Fountain ou Shreck. Mais là, en l'occurence, je suis resté devant le générique de fin en me disant "What's the fucking point ?" (pour les non anglophones, "Diantre, quel est donc l'objectif de ce coquinailloux de réalisateur ?").
C'est peut-être une question d'intelligence, mais avec moi, le "sujet de reflexion" n'est pas passé (un indice : à la fin du film je me suis aussi dit "Ouais, c'est pas faux"). Comme je le disais, j'ai vu d'autres films avec des fins carabistouillées, mais qui, au moins par les émotions qu'ils procuraient, laissaient des pistes de réflexion. La dernière partie de Martyrs m'est apparue trop froide, trop distanciée pour justement me procurer ces émotions sinon "explicatrices", du moins "indicatrices".

Tiens, j'm'en vais ré-écouter Jean Meyrand, moi...
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